Tournage de « La Fleur de l’Âge » à Erquy

     C’est en 1964 qu’eut lieu à Erquy le tournage du film la Fleur de l’Âge (d’abord intitulé L’épouvantail), Rapture en anglais, de John Guillermin[1]: aujourd’hui encore il reste dans les mémoires.

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     La municipalité avait mis l’école des Hôpitaux à disposition de la production et les deux frères Régis et Michel H. se souviennent d’avoir passé en voisins des journées entières avec l’équipe technique et assisté à la préparation du matériel acheminé dans la dune de Lanruen pour les diverses prises de vue ; ils se rappellent aussi que, pour diverses scènes, la production achetait vivants des mouettes et des corbeaux. Les sapeurs-pompiers furent sollicités: pour les scènes de mauvais temps, la pluie était de leur ressort – et surtout, à la fin du tournage, celle l’embrasement du manoir. L’entreprise Bravin frères avait été sollicitée avec quelques ouvriers pour la construction d’un manoir sur les hauteurs de la plage du Guen : Maryvonne se rappelle l’illusion parfaite de ce vieux manoir qui n’était en réalité qu’une façade de bois. Tout autour, pour les besoins du film avait été créé par l’entreprise Truant un potager qu’il fallait bien entretenir et arroser tous les soirs et au milieu duquel se trouvait un superbe épouvantail dans le milieu. Sylvie, quant à elle, garde le souvenir du casting organisé pour trouver une doublure de l’actrice principale Patricia Gozzi :  cette doublure devait prendre sa place pour courir sur la lande du Cap ; la jeune fille sélectionnée travaillait à l’époque dans le magasin des parents de Sylvie où chacun se plaisait à l’entendre raconter le tournage.

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     Ce film, tourné dans les dunes de Lanruen, raconte l’histoire d’une jeune adolescente sauvage et passionnée (Patrizia Gozzi) qui  vit avec son père (Melvyn Douglas), juge retraité, et leur bonne, Karen (Gunnel Lindblom) dans une vieille demeure sur la côte de Bretagne au bord de falaises battues par le vent. Vivant seule, elle construit un épouvantail sur lequel elle reporte toute son affection. Une nuit, un fugitif (Dean Stockwell) blessé et recherché par la police se revêt des guenilles de l’épouvantail et trouve refuge dans la maison du juge. Bientôt Agnès, qui voit en lui la personnification de son épouvantail, et Karen tomberont amoureuses du jeune homme, lequel est en fait un criminel. Jalouse, Karen quitte la demeure ; Joseph et Agnès vivent alors une passion étrange et violente. Les ayant surpris, le juge battra cruellement sa fille qui suivra Joseph dans la ville voisine où, avec de l’argent que celui-ci a volé au juge, ils vivent dans une chambre sordide quelques journées de bonheur vrai. Terrifiée par la ville, Agnès s’enfuit et retourne chez son père. Mais Joseph la suit et, au moment où il va la rejoindre, la police fait irruption et poursuit le jeune homme dans les falaises. Voulant lui échapper, Joseph plonge dans la mer ; mais la marée est basse et il s’écrase sur un rocher Au terme de cette passion cruelle, Agnès, qui vient de quitter son enfance à tout jamais, serre dans ses bras le cadavre de son amant.

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     Inspiré du roman de Phillys Hastings, Rapture in my rags, ce film franco-américain sortira en salle en 1965.

 

Contributeur :Christian Frémont

[1] Par ailleurs réalisateur de La Tour Infernale et d’un King-Kong.

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