12 rue Clémenceau

Le Triskel depuis 1996

Avant de s’établir au 12 de la rue Clémenceau (où existait jusque là une pharmacie), le salon de coiffure était situé rue des Salines.

Albert fils, Albert père,  Marguerite ( Maguy) Euphrasie ‘(née Tranchant) 

La boutique était divisée en trois domaines : à l’entrée, un bazar avec articles de plage, de jouets, de la mercerie, de la papeterie, à gauche c’était le salon de coiffure femmes où les indéfrisables se faisaient bien serrées. Les clientes sortaient frisées comme des moutons, c’était la mode.

La famille Gaillard dans le jardin derrière le salon de coiffure : Albert père, Albert fils,  Euphrasie, Maguy. 

Michelle Montfort y a été coiffeuse, c’est à cette époque qu’elle a fait la connaissance de Joël et qu’elle est devenue Mme Poissonneau. En ce temps-là, Joël circulait dans un magnifique cabriolet bleu. Yvonne Rohon (Mme Lemercier) y a travaillé pendant plusieurs années.

Au fond c’était le salon pour hommes,  domaine de Monsieur Gaillard père. C’est lui qui a formé au métier de coiffeur Francis Leray et Rémi Carcaillet qui s’installeront ensuite au 20, rue Clémenceau.

Souvenirs des années 1950

Enfant, la boutique du coiffeur avait, plus que maintenant, une grande importance. A gauche, en entrant dans le salon des dames, demeurait un endroit inaccessible et plein de mystère pour nous les enfants. Des odeurs, des paroles, des éclats de rire et la calme voix d’une coiffeuse s’en échappaient… Une douce chaleur en hiver émanait de ce lieu privilégié ! Son côté chic nous impressionnait, les conversations de ces dames, entrecoupées d’éclats de rire, se terminaient souvent par de véritables cancans, des on-dit et les réputations bonnes ou mauvaises circulaient.

Du haut de ma petite taille, j’étais fier d’aller tout droit vers le salon des hommes. Il s’ouvrait par une petite porte au fond du magasin : à gauche, les trois chaises pour l’attente, à droite les 3 fauteuils. Une petite fenêtre s’ouvrant vers le sud laissait passer une faible lumière. Souvent, des hommes qui nous paraissaient très vieux, occupaient les sièges confortables du salon avec, autour du cou, une grande serviette blanche. Derrière eux, un coiffeur ou plutôt un barbier, officiait. Le coiffeur (M. Gaillard exerçant chez les femmes) avec le blaireau, faisait mousser le savon sur des peaux fripées durcies par le soleil, puis il empoignait le rasoir à grande lame (le coupe-chou). Moment impressionnant : tête renversée en arrière, le client voyait le barbier passer la lame sur un cou vulnérable… J’avais peur d’un mauvais mouvement de ce dernier. Tout se passait correctement. De temps en temps, il fallait aiguiser la lame du rasoir sur un « cuir à rasoir ».

La récompense pour le patient, c’était une grande serviette humide et chaude que le coiffeur maintenait sur le visage irrité. Météo, sport, chasse, jardins, politique, autant de sujet de conversation abordés. Enfin, j’avais le droit de monter sur une caisse en bois posée sur le fauteuil, les jambes flottant librement, une légère peur du rasoir !

Claude Spindler

La permanente

     Indéfrisable, permanente… Elles méritaient bien leur pseudonyme, ces coiffures à toute épreuve qu’il eût été vain et même bien naïf de vouloir attaquer car elles s’avéraient indestructibles.Bien « prises » en effet, comme on disait à l’époque, elles témoignaient par là, de leur martiale solidité qui s’apparentait à la rigueur et à la résistance de l’uniforme. C’est qu’elles avaient en effet une longévité peu commune. Elles étaient « indéfrisables » et « permanentes ». Nul n’aurait pu mieux dire !

  Ah ! Je me souviens de ces augustes coiffures où l’on peinait à passer le peigne tant le casque capillaire était rigide dans son ajustement. Que de protestations ais-je omises pour dissuader ma mère de tendre le cou sous l’effroyable machinerie… les arguments se bousculaient  en masse dans mes discours dissuasifs : Elle allait ressembler à un mouton, ce qui ne manquait pas d’arriver ! Et plus le cheveu était court, plus elle jugeait l’effet réussi, ce qui me navrait le cœur. 

  Pourtant, là n’était pas le pire !  Ma mère jugeait en effet que sa gamine avait une tignasse impossible et  qu’en dehors des nattes ou d’une mauvaise queue de cheval, elle ne voyait pas comment se sortir de ce traquenard. Elle m’annonçait donc gentiment, que ne bénéficiant malheureusement pas de l’abondante, crantée et bouclée, toison paternelle qu’il portait  dans sa période de gloire, il fallait bien se résigner et « se faire permanenter » ! J’avais bien entendu. L’heure du supplice était donc arrivée !Je rejoignais donc l’un des fauteuils de chez Gaillard où je m’attendais au pire et…je ne me trompais pas !C’était d’abord des rangées de petits bigoudis multicolores au fort parfum d’ammoniaque, serrés par des élastiques et comme  j’avais le cheveu abondant, l’élastique jouait hardiment ses gammes sur ma rebelle chevelure. Enfin, le pire arrivait. Imaginez une sorte de machine infernale, chauffée à l’électricité par d’énormes bigoudis- pinces.A chaque application, la lourde pince brûlante enserrait goulûment le petit plastique ammoniaqué et cela jusqu’à l’épuisement de la pauvre martyre qui avait peine à soutenir sa tête dolente, cent fois plus pesante que les machines barbares déjouée, par la suite par l’héroïque James Bond …

  Une gentille coiffeuse prenait part à ma peine en  voyant ma tête dodeliner en tous sens… Elle surveillait attentivement la cuisson de son four… Il fallait prendre garde à épargner la chevelure et surtout, ne pas en brûler une partie !Et puis, le supplice s’achevait lentement. Après les pinces monstrueuses, on me délivrait des bigoudis élastiqués qui conservaient  bien quelques cheveux  en butin, mais là n’était pas l’important. Je cessais de souffrir. J’osais à peine fixer le miroir. Rougeaude et défigurée par l’ardeur brûlante de la cuisson, j’avais l’air d’une brebis grillée et soumise aux derniers supplices !Enfin, je me consolais en pensant  que ma chevelure allait peu à peu allonger et que la permanente ferait consciencieusement son œuvre : Elle allait durer !  J’allais pouvoir savourer une paix durable ! 

Liliane Lemaître

Dans les années 70, le magasin devient « Albert , Coiffeur – Cadeaux ».

De 1978 à 1996, le magasin de cadeaux est repris par M. et Mme Pozza.

Une particularité sur le mur côté Est de la maison:

les restes de l’unique fontaine du bourg. Une grande pierre de grès rose sur laquelle s’accrochait une pompe. La fontaine de Godenet, du nom d’un ressortissantbritannique qui, il y a quelques siècles,possédait les pêcheries de la Vallée Denis auxHôpitaux.

           

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Un commentaire

  1. Je me souviens de grands fauteuils rouge sur lequel Monsieur Gaillard posait des coussins, puisque enfants, ces fauteuils étaient trop larges. Dans la vitrine il y avait des jouets dont une très belle poupée Bretonne avec robe de velours et coiffe de Quimper que mes Parent m’avaient offert pour mes 8 ans fin Juillet 1958 et que je garde soigneusement. Ces années 60 étaient les années d’or d’Erquy, que de merveilleux souvenirs.

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