Actuellement Boulangerie LA POUDRE DE PERLIM’PAINPAIN
Tenue depuis le 09/08/2012 par Florent Falgon

La bâtisse appartenait à la coopérative de consommation La Ruche dont le siège social était place de l’Eglise. Elle était constituée d’une maison à usage de boulangerie, d’un puits (au milieu du fournil), fournil, pompe, four, jardin hangar en bois couvert de tôles ondulées.
Le 3/04/1927 : La Sté La Ruche a donné un bail à loyer à Désiré Clément boulanger et à Angèle Quiniou son épouse pour douze années consécutives, jusqu’en 1939.
Le 22/09/1927 : le bail de Désiré Clément a été repris par Francis Le Bail et Anne Ruellan, mariés en 1926. De ce mariage naitra Georges en 1928, fils unique du couple. En 1930 Francis décède. Anne est obligée de vendre le fonds de la boulangerie.
Le 26/05/1933 : le bail de Désiré Clément est repris par Jean-Baptiste Le Roux et Marie Glatre son épouse. Un bail a été fait par la Sté La Ruche jusqu’en 1943. Un nouveau bail a été établi pour 12 ans, de 1943 à 1955 par le bureau de bienfaisance d’ERQUY devenu propriétaire.


Pendant l’occupation, le fournil a été réquisitionné par les Allemands qui venaient y faire leur pain. Ils décidaient de leurs horaires. Les résidents légitimes de la maison, M. Le Roux et l’ouvrier boulanger, devaient s’adapter, ce n’était pas facile ! Il fallait traverser la boutique et la pièce à vivre pour accéder au fournil, nous les voyions donc régulièrement passer et repasser ! Les soldats de la Wehrmacht pouvaient paraître un peu humains, ceux de la marine de guerre étaient odieux…
Les parents de Paule et Jeanine interdisaient à leurs filles de parler aux soldats allemands et d’accepter friandises ou gâteaux.
Une anecdote : un Allemand qui parlait français a dit à Paule : j’ai entendu que c’est ton douzième anniversaire et je sais que tes parents ne veulent pas que tu acceptes de gâteaux. Tu vas leur dire que je pars dans quelques jours sur le front russe ; et comme il y a beaucoup de chances que je n’en revienne pas, j’aimerais bien que tu acceptes ce gâteau aujourd’hui…
Le 14 janvier 1943 Jean-Baptiste Le Roux fut arrêté. A cette époque il suffisait d’être dénoncé comme « gaulliste » et/ou « communiste pour être arrêté sans autre forme de procès, ce qui fut le cas. Il fut envoyé au centre de regroupement de Compiègne, puis déporté au camp de Sachsenhausen, à 70 km de Berlin. Ce camp fut l’un des premiers construits par les Nazis pour incarcérer dans un premier temps les Allemands opposés au nazisme. Il en revint en mai 1945.
Jeanine Le Roux
[Nous rappelons notre article Le journal de Régine (bulletin n°3, page 60) et aussi notre article Les petits sinistrés d’Alfortville (bulletin n°2, page 42) pour comprendre l’atmosphère de cette époque.] .

A cette époque c’était la Boulangerie Parisienne

De 1955 à 1969 BOULANGERIE ANDRE LEMOINE
M. & Mme LEMOINE eurent trois filles Catherine, Pascale et Françoise. Maryvonne & Chantal se souviennent que la petite Françoise est décédée brutalement en 1957 à l’âge de 6 ans. Le jour de l’enterrement les enfants de sa classe ont suivi le petit cercueil blanc, de la maison à l’église.
De 1969 à 1989 BOULANGERIE A. LEMAITRE

M. & Mme Lemaitre eurent trois enfants. Régine, Frédéric et Philippe. Régine est décédée d’un accident de voiture en 1983. Au début de leur retraite, M. et Mme Lemaitre décèderont également dans un accident de voiture. Geneviève Guyomard a Travaillé à la Boulangerie de 1977 à 1989.
Souvenirs de Geneviève Guyomard
Les après-midi, j’aimais aider à la pâtisserie, garnir les tartes, rouler les viennoiseries, mettre les barres de chocolat dans les petits pains. Quand j’ai eu mon permis de conduire en 1983, le matin je faisais les tournées dans la campagne, et les livraisons des dépôts de pains de Caroual et de Plurien ainsi que des campings.
Souvenirs de Maryvonne Chalvet
Je pourrais ajouter que, l’été de mes 14 ans et celui de mes 15 ans, j’allais chercher leur fils Philippe (qui avait quelques problèmes de santé) pour le garder la journée. Je l’emmenais à la plage tous les après-midis et comme le soleil le gênait beaucoup, il se mettait sous une serviette (pas de lunettes de soleil à cette époque-là). Il avait peur de la mer les premiers jours et reculait à chaque vague mais la crainte passée, il ne sortait plus que difficilement de l’eau ! Et un jour, une vague plus grosse que les autres l’a renversé et je l’ai rattrapé par le tee-shirt, complètement trempé. Mais cela ne l’a pas découragé car nous avons pris tout ça à la « rigolade » pour dédramatiser l’affaire. Il repartait ensuite à l’eau sans peur.Lorsque j’allais chercher le pain à la boulangerie, plusieurs années après, de la cuisine il reconnaissait ma voix et venait vite me faire un bisou. Il reste le seul de la famille, il a tout perdu.
Souvenirs de Liliane Lemaitre
« Je n’ai plus assez de pain ! Va donc me chercher un pain de deux livres, comme d’habitude !
– Bien sûr… mais je n’ai plus rien pour le goûter…
– Prends donc une tablette de chocolat ! »
Et me voilà partie, enfourchant ma bicyclette à vive allure ! Un pain dans une sacoche, et surtout, le délicieux chocolat dans l’autre… aucune raison de négliger la précieuse tablette en la jetant dans le sac à miettes !
C’est que j’y tenais, des inscriptions traditionnelles vantant la finesse des carrés si prisés par les enfants, puis délicatement, j’écartais le somptueux papier d’argent afin de décoller la précieuse image qui y était glissée… Chic ! Je ne l’avais pas celle-là ! Encore une nouvelle figure pour enrichir mon album ! Il faut dire que ma mère m’avait offert chez Paulette, l’une de ces ravissantes « collection des images du Chocolat-Menier » et tout cela imprimées d’images colorées humoristiques.

Sur la couverture, on découvrait dans une synthèse amusante, le chêne orgueilleux, flanqués de la vaniteuse tortue et des deux canards, puis le coche et la mouche importune suivaient la route tandis que le renard et le petit lapin semblaient fort intéressés alors que l’ours semblait sceptique. Au verso, les animaux des fables se délectaient à l’avance de leur futur festin de chocolat…
Malgré la publicité publiée en dernière page de l’album, il semblait difficile de se procurer le double des images et nombre d’entre elles restent incomplètes.
N’importe ! Je suis heureuse d’avoir conservé ce petit « trésor » et La Fontaine est toujours resté l’un de mes auteurs chéris ! De l’enfance à l’âge adulte, il fait le bonheur des petits et des grands !


Naturellement, tout le monde trouvait son bonheur dans la boulangerie de Paulette mais pour moi, mon plus beau souvenir est celui des fables illustrées !
Je n’épiloguerai pas sur les souvenirs tragiques qui ont jalonné l’histoire de la boulangerie après la jolie histoire que je viens de vous raconter. Heureusement, aujourd’hui, ce commerce coule des jours tranquilles.
De 1989 à 1992 Frédéric, le fils, a repris la boulangerie ; malheureusement il est décédé tragiquement.

Geneviève Guyomard a continué à travailler jusqu’ en 1991 puis elle a été remplacée par Maryse Frémont
De 1992 à 2012 : BOULANGERIE GRANDJEAN



Maryse est vite devenue le bras droit de Reine, c’est elle qui s’occupait de la caisse, et remplaçait les patrons quand l’occasion se présentait. Ils sont devenus amis.
En 2012, Florent Falgon reprend la Boulangerie.