Les monuments aux morts

Après le traumatisme de la première guerre mondiale, la quasi-totalité des communes de France érige un monument aux morts pour commémorer le souvenir des hommes tombés au combat. Le conflit entraîna une véritable hécatombe puisqu’il y eut en France 1,4 million de morts et 3 millions de blessés pour 8 millions d’hommes mobilisés.

La construction des monuments aux morts s’imposa comme un « impérieux devoir de mémoire ». Entre 1920 et 1925, 35 000 monuments aux morts furent érigés. Un véritable maillage mémoriel fut ainsi mis en place sur tout le territoire national sous l’impulsion des anciens combattants, qui formaient alors 90% des hommes de 20 à 25 ans. L’état encouragea cette mobilisation mémorielle dès le début de la guerre. Le statut « MORT pour la FRANCE » fut introduit par la loi de 1915. Son attribution acquit d’emblée une grande importance pour les familles des victimes car elle donnait droit aux pensions pour les veuves et au statut de pupilles de la nation pour les orphelins.
Reférence : Pourquoi des monuments aux morts ?

Construction du monument aux morts d’Erquy, place de l’Église

Délibération du 14 mars 1920 : Érection d’un monument aux Morts de la patrie Le conseil Municipal est en principe favorable à l’érection d’un monument aux morts. M Jean Dobet, Maire voudra bien s’en occuper et fournir un plan et un devis .
Délibération du 8 août 1920 : Le Conseil Municipal adopte comme forme définitive au monument
le fût du plan Lefèbvre et le piédestal du plan Gour Frères.
Délibération du 7 novembre 1920 : Croix sur le monument. Le Conseil Municipal décide de faire graver une croix sur le Monument aux Morts.
Délibération du 23 janvier 1921 : La commission pour l’organisation de la fête (fixée au dimanche 27 février 1921) de l’inauguration se compose de Messieurs Dobet, Maire, Vautier, Gour, Hervé, Leforestier
Délibération du 28 août 1921 : Monsieur le Maire est prié de s’informer du prix qu’il faudrait payer pour poser sur le monument aux morts des plaques de marbre portant les noms des
enfants d’Erquy morts pour la Patrie.
Délibération du 18 février 1925 : Le monument aux morts d’Erquy érigé par souscription publique, sans le concours du budget municipal, est d’une simplicité qui ne répond pas aux sentiments de la population. D’autre part, il occupe un emplacement qu’il y aurait utilité à
réserver. Pour ces deux raisons, le Conseil Municipal décide : 1) De déplacer le monument
2) D’apporter des modifications qui en amélioreront grandement l’esthétique. Le coût de l’ensemble atteindra la somme de 8.000 francs que le Conseil vote à l’unanimité.
Délibération du 10 avril 1925 Le Conseil Municipal décide d’adresser sans tarder les croquis et devis
réclamés par la préfecture le 3 mars 1925.
Délibération du 23 novembre 1930
Le conseil Municipal décide d’ajourner la question du déplacement du Monument aux Morts
Délibération du 8 février 1931 : Subvention pour l’édification d’un Monument aux Morts : le conseil Municipal vote la somme de 50 Francs pour l’édification d’un Monument aux Morts de la guerre.

Délibération du 28 janvier 1934 : Le Conseil Municipal autorise Monsieur le Maire à faire déplacer d’urgence le Monument aux Morts se trouvant sur la place et l’autorise également à le faire
restaurer et à ouvrir une souscription dans la commune pour couvrir les dépenses résultant de ce déplacement et de la restauration envisagée.
Délibération du 17 février 1935 : Considérant qu’une somme de 9 000 Francs reste due sur les travaux de construction d’un monument aux morts à Erquy, le Conseil Municipal vote un emprunt de cette somme à contracter auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations aux conditions de cet établissement au taux de 5,35 % remboursable en 30 ans à partir de 1935 et vote le nombre de centimes nécessaires à
l’amortissement. Le Conseil Municipal demande une bonification d’intérêts pour cet
emprunt.

Transfert du monument dans le jardin du presbytère

(à l’emplacement de la rue qui deviendra rue du 19 mars 1962)

Un nouveau monument sera édifié dans le haut du jardin du presbytère en bordure de la route nationale 786. Construit en grès rose d’Erquy, il a été édifié avec le concours de MM. Guéritte Armand Constant (1879-1940) , Architecte en Chef des Monuments Historiques, habitant rue Notre Dame, Hamonet Léon, artiste peintre local (1877-1953) Honoré Pierre Henri Félix (1908-1996), sculpteur (1er prix de sculpture d’Italie en 1928).
Au sommet du fronton, de part et d’autre de la croix latine, gravées dans le grès, figurent les dates des conflits commémorés à droite 1914/1918 et à gauche 1939 /1945. Sous le fronton, une sculpture en tuffeau représente un poilu allongé, sculpté par Honoré Pierre. Au-dessus du soldat couché est inscrit : ERQUY A SES ENFANTS MORTS POUR LA PATRIE. Sous ce soldat couché, nous trouvons les 203 noms des « enfants d’Erquy » morts dans les différents conflits. Ces noms sont gravés également dans la pierre de tuffeau.

1914-1918 141 noms
1939-1945 57 noms
Indochine 2 noms
A.F.N. 3 noms

photo Jean Jacques Trepps


Une esplanade devant le monument permettait aux portes drapeaux d’encadre ce lieu de part et d’autre lors des cérémonies patriotiques.
En 1974, la municipalité décide de créer une rue dans cette bande de terrain qui était le jardin du presbytère. Le transfert du monument place de l’Hôtel de Ville, avec l’accord des anciens combattants, est donc adopté. Il sera pratiquement reconstruit à l’identique.

En 2010, suite à la restructuration du centre-ville, le monument aux morts sera déplacé de quelques mètres. Seule la partie principale sera conservée. (l’esplanade, les jardinières, les plots et les chaînes ne sont pas conservés). Les noms des morts pour la France, gravés dans la pierre de tuffeau, seront transcrits en lettres or sur des panneaux en grès recouvrant les anciens noms.

Christian Frémont et Danielle Hillion

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