Guy Figuier aime faire remonter ses origines d’enfant de la balle à ce fils d’un lieutenant de gendarmerie quercinois, son arrière-grand-père Léon, qui s’était épris d’une jolie comédienne d’un théâtre ambulant de passage à Cahors : le jeune homme grimpe dans la roulotte de la belle et, renonçant à la vie sédentaire, donne une direction nouvelle à la lignée des Figuier.
De là naît, en 1923, le Nouveau Cirque, dirigé conjointement par les fils de Léon, Jean et Jules-Léon. C’est un chapiteau de 1200 places qui sillonne les campagnes de Bretagne et Normandie – s’annonçant chaque fois par une grande parade où un sanglier dressé se livre à toutes sortes de cabrioles. C’est là qu’Abel, le futur père de Guy, commence sa carrière comme colleur d’affiches ; là aussi qu’un débutant dans l’art du cirque, un certain Achille Zavatta, fait la connaissance d’une cousine d’Abel, Julia Figuier, qui deviendra sa femme.

Après la guerre 39-45, Abel Figuier épouse son amour de jeunesse, Lucienne Jigourel, la fille du garde-champêtre de Saint-Caradec : la vie les avait longtemps séparés et chacun s’était marié. Puis elle les a rendus veufs l’un et l’autre et décide donc de les réunir. Leur naissent deux enfants, Nadine et Guy. Pour entrer dans leur nouvelle vie, ils font l’achat d’une affaire foraine – un stand de tir et un vieux manège de bois, à courroie, avec montagnes russes et voitures vintage. L’attraction d’abord itinérante, s’installe bientôt à Binic au centre-bourg ; mais, quand on veut l’excentrer sur la Banche, Abel et Lucienne saisissent en 1972 l’opportunité, qui s’offre à eux grâce au Dr Velly de se transporter à Erquy, où les attend l’emplacement des anciens terrains de tennis à hauteur du Goulet.

C’est la construction de la digue, plage du Centre, vers 1975, qui décide de l’installation actuelle du manège à la Chaussée ; dans les mêmes temps, il faut remplacer le vieux manège par celui qu’on peut voir aujourd’hui avec ses sujets volants ou roulants.
Après la mort d’Abel, Lucienne continue d’exploiter l’affaire avec son fils jusqu’en 2013, date de son décès.

Après la mort d’Abel, Lucienne continue d’exploiter l’affaire avec son fils jusqu’en 2013, date de son décès.

Aujourd’hui encore, l’arrivée du manège à Pâques marque pour tous l’ouverture de la saison : c’est un véritable personnage d’Erquy.

Guy le tient seul aujourd’hui, toujours avec le même soin, sur cet emplacement que lui concède la municipalité. Sa gentillesse et son affabilité aussi qui lui valent l’estime et l’affection des petits et des grands, Réginéens ou vacanciers : comme jadis Lucienne, il vient de recevoir à son tour la médaille de la Ville d’Erquy à l’occasion du cinquantenaire de l’installation du manège à Erquy.
Bernard Besnier