Ils parlent de l’école (1ère partie)
(source : école publique d’Erquy – résidence Les Jardins d’Erquy)
Ces propos ont été recueillis en mars 2017.
– Comment écriviez-vous à l’école, avec des crayons ‘Bic’ ?
- On avait des ardoises et une craie blanche et le maître d’école avait des craies et écrivait sur un tableau noir. Il avait un bureau en hauteur, sur une estrade. On était une trentaine d’enfants dans la classe. Les enfants d’aujourd’hui ont-ils des ardoises ?
– Oui, mais aujourd’hui, elles sont en plastique et on écrit dessus avec un feutre ‘Velléda’.
- Hier, le maître traçait les lignes sur le tableau noir.
– Aujourd’hui, on peut projeter les lignes de cahier via un projecteur, Et ce que l’on écrit s’enregistre sur l’ordinateur. Vous écriviez avec quoi ?
- On écrivait avec des plumes. Le maître remplissait les encriers en porcelaine avec de l’encre. On avait un buvard pour quand l’encre coulait. Quand on avait trop sali notre page, on nous l’arrachait et il fallait recommencer. A l’époque les enfants devaient bien s’appliquer pour écrire avec les plumes.Aujourd’hui, on écrit moins ! On utilise des photocopies et les cahiers ont la couverture un peu plastifiée. Il y a moins de dictées aujourd’hui ?
– Oui, on fait moins de dictées mais on fait beaucoup plus de choses : de l’anglais, on apprend à se servir d’un ordinateur, on va à la piscine, etc.
- Les filles, avant, elles apprenaient la couture.
– Y avait-il des filles dans votre classe ?
- A l’époque, garçons et filles étaient séparés. Il y avait l’école des filles d’un côté et l’école des garçons de l’autre. A Erquy, l’école des filles, c’était l’école privée ; celle des garçons, c’était l’école Saint-Pierre, près du cinéma. L’école publique était séparée aussi ; il n’y avait qu’aux Hôpitaux que c’était mixte.
– Que faisait le maître le matin ?
- On avait la morale. Connaissez vous la morale, les enfants ?
– NON, C’est une chanson ? (sic)
- La morale, c’est une phrase ou la fin d’une histoire qui nous dit comment bien se comporter.
– Comment était habillé le maître d’école ?
- Avec une blouse blanche en principe.
– Et les élèves portaient de la couleur ? (sic)
- Non, on portait une blouse noire.
– Pourquoi portiez-vous cela ?
- Pour ne pas se salir !
– Aviez-vous beaucoup de linge dans votre armoire ?
- Ah non, à l’époque on n’était pas riche !
– Vous aviez des machines à laver ?
- Non, ma mère lavait le linge à l’intérieur dans un coin. Soit à la cave ou dans le garage, à côté de la voiture, il y avait un robinet.
– Aviez-vous de l’eau chaude ?
- Non, on faisait bouillir l’eau pour se laver. Il y avait des dames qui allaient au lavoir avec une brouette pleine de vêtements, elles les lavaient. A l’époque, on ne changeait pas d’habits tous les jours.Il fallait faire attention à ne pas trop se salir.Avoir une blouse, cela permettait également de ne pas voir qui était riche ou pas. Et cela permettait de ne pas voir si le linge était rapiécé ou décousu.
– Est-ce que vous portiez des baskets ?
- Non des galoches, il y avait aussi les sabots, mais moi je n’en ai pas portés. J’avais des souliers avec des mailles en dessous. Ils avaient souvent un cartable en cuir, s’il n’était pas abîmé il pouvait resservir aux frères et sœurs.
– Aujourd’hui, certains cartables ont des roulettes pour ne pas se faire mal au dos. Aviez-vous des trousses ?
– Non, nous avions un plumier : une boite en bois avec dedans les plumes, la gomme et le taille-crayon.
– Maintenant, les tailles-crayons ont des réserves.
- Ah ! c’est moderne.
– Aviez-vous de la colle ?
- Non, je ne me rappelle pas avoir eu de la colle.
– Est-ce que vous aviez des manteaux ?
- Oui, on appelait ça un pardessus. Les élèves étaient assis à un pupitre, parfois à deux, mais certains pupitres pouvaient être grands pour 4 personnes. On soulevait les pupitres pour prendre nos affaires, alors il ne fallait pas laisser quelque chose sur le dessus.
– Aujourd’hui, il ne se lève plus : c’est un casier ouvert.
- Pour se chauffer, on utilisait de grands poêles. On y mettait du charbon ou du bois. Le maître d’école allait le chercher dans un broc.
– Aviez-vous des affiches exposées au mur ?
- Oui, on avait les photos des colonies.
– Qu’est-ce qui se passait quand vous n’étiez pas sage ? Est-ce que à la place de dire au coin, on disait au piquet ?
- On allait à côté du maître et il nous faisait écrire des choses au tableau.Et des fois, on se faisait taper sur les doigts avec une règle !
– Est-ce que vous avez vu des enfants porter le bonnet d’âne ?
- Oui, Oui, j’ai vu ça ! J’ai entendu aussi que parfois le professeur accrochait la mauvaise copie de l’élève dans son dos et il devait aller dans la cours avec.
– Que portiez-vous sur la tête ?
- Un béret qui nous prenait tout le crâne.
– Et votre tenue ?
- On avait la blouse noire et le pardessus. On était en culotte courte toute l’année avec des chaussettes très hautes.
– Est-ce que vous aviez des vacances ?
- Oui, mais il fallait travailler dès tout petit, les parents ne pouvaient pas tout faire ; il fallait les aider, on était occupés tout le temps.
– Comment alliez-vous à l’école ?
- J’y allais à pied, il y en a qui venaient de la campagne, il n’y avait pas de car qui prenait les élèves comme maintenant. Ils en faisaient des kilomètres ; parfois quatre ou cinq.Quand il pleuvait, ils mettaient une sorte de caoutchouc sur eux. Moi, j’habitais dans le Bourg, je n’avais pas loin.
– Y avait-il des enfants qui venaient en vélo ?
- Oui, mais c’était plus tard. C’était moderne de venir en vélo à l’école. Nous, c’était que le dimanche, et avec la famille. C’était rare de faire du vélo seul à l’époque.
– Moi, je viens à pied ou en vélo à l’école.
Contributeurs : les enfants de ‘GS’ et ‘CP’, les résidents des ‘Jardins d’Erquy’.
Dans les années 45 , j’ai fréquenté la maternelle au-dessus de l’église et me pose toujours cette question: pourquoi l’école privée, n’y avait-il pas de maternelle dans le public ?
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