1903 – Erquy dans Le Journal de Pléneuf et ses Environs

(source : Archives Départementales des Côtes d’Armor)

N° 1 – dimanche 25 janvier 1903
Le naufrage de la ‘Fleur-de-Marie’
Le 9 janvier 1899, vers huit heures du matin, Joseph Le Can, âgé de 29 ans, et son frère Francisque, âgé de 36 ans, ainsi que les deux frères Rollier, Pierre et Auguste, ce dernier seulement âgé de 21 ans, tous d’Erquy, prenaient la mer sur la Fleur-de-Marie, pour aller à la pêche du congre, près du rocher le « Gros Blanc », à la pointe d’Erquy, le temps était couvert, la brise très forte ; au moment où ils relevaient leurs filets, la mer devint houleuse et le bateau sombra, les malheureux pêcheurs ne revinrent pas. Leurs cadavres ne furent pas retrouvés.
Le Tribunal de Saint-Brieuc vient de constater judiciairement le décès de l’équipage.

N° 6 – dimanche 8 février 1903
Voleurs de poules
Mme Juvaux, aubergiste au bourg d’Erquy, a été victime d’un voleur, qui s’est introduit la nuit dans sa cour, et s’est emparé de 6 poules, dont 3 entièrement noires et trois autres noires également mais avec quelques plumes blanches.
La gendarmerie de Pléneuf, prévenue, a fait une enquête et procédé à des perquisitions, mais sans résultat.

Terrible chute du haut de la falaise sur la grève de Nantois – 9 mètres de hauteur
Le jeune Pierre Gautier, âgé de 11 ans, écolier, demeurant à La Ville-Pichard, en Pléneuf, a fait une chute du haut de la falaise sur la grève de Nantois, dans les circonstances suivantes :
Dimanche dernier, vers 2 heures du soir, Pierre Gautier partit à la rencontre de son oncle et de sa tante, les époux Eveillard, qui étaient allés se promener au village des Hôpitaux, en Erquy.
N’ayant pu les rencontrer, il alla jusque chez la mère de la femme Eveillard, qui voulut le garder chez elle pour y passer la nuit, mais le jeune Gautier, qui n’avait pas prévenu ses parents, se remit en route. Il longeait le sentier des douaniers lorsque l’obscurité le surprit, la pluie tombait à torrents, et l’orage grondait, aveuglé par un éclair, ne retrouvant plus sa route, Pierre Gautier trébucha et tomba du haut de la falaise sur la grève. Il perdit connaissance et ne retrouva ses sens que le lendemain matin.
Malgré une terrible blessure qui laissait à nu l’os frontal, tout couvert de sang, pieds nus, la main gauche gravement blessée, le courageux enfant reprit le chemin de sa demeure, où il arriva vers sept heures du matin.
Les siens qui avaient passé la nuit dans une attente mortelle, s’empressèrent de faire prévenir M. le Docteur Jones, qui a dû recoudre les chairs du front. Bien que le petit blessé soit atteint de fièvre, le docteur espère que cette terrible chute n’aura pas de suites graves.
Pierre Gautier était d’abord tombé sur la tête d’une hauteur de 2,50 mètres dans une petite excavation où l’argile de la falaise porte une trace significative, de là il a roulé sur un trajet de plus de 6 mètres sur la grève, où son béret et ses sabots ont été retrouvés par M. Louis Eveillard, son oncle.
C’est vraiment miracle que le pauvre petit ne se soit pas tué dans cette chute.

N° 7 – dimanche 15 février 1903
Voleur de bois
Mme veuve Diveu, demeurant au bourg d’Erquy, constatait depuis quelque temps que son tas de bois diminuait dans des conditions anormales et elle se décida à prévenir les gendarmes.
Des traces visibles de pas conduisant à la demeure de Pierre P., aubergiste à Erquy, une perquisition fut faite chez ce dernier et amena la découverte du bois volé.
Malgré cette preuve indiscutable, P. voulut nier, mais il finit par avouer.
Sa réputation est mauvaise. Il est craint de tous ses voisins qui le soupçonnent de bien d’autres méfaits, mais n’osent pas le dénoncer.
Une étape qu’il a déjà faite à la prison de Dinan, n’a pu le corriger de ses habitudes de rapines.
Le bois volé ayant été rendu, P. a seulement été condamné à un mois de prison, jeudi dernier, par le Tribunal correctionnel de Saint-Brieuc.

N° 8 – dimanche 22 février 1903
Destruction des petits oiseaux
Deux jeunes gens du bourg d’Erquy qui se livraient au plaisir de la chasse, à l’aide de lance-pierres, au village de La Jeannette, se sont laissés pincer par les gendarmes qui leur ont dressé procès-verbal.

N° 10 – dimanche 8 mars 1903
Erquy
M. Gorvel Victor, notaire à Erquy, est appelé à siéger comme juré pour la session des Assisses qui doit s’ouvrir le 1er avril prochain, à midi.

Voiture de messagerie non éclairée
Louis Paillardon, cocher, au service de M. Garnier, entrepreneur de voitures publiques à Erquy, a été surpris par un gendarme de Lamballe, conduisant une voiture contenant des voyageurs, qui n’était pas éclairée.
Paillardon donne pour excuse que son maître avait toujours refusé de lui donner de la lumière.
M. Garnier a protesté contre cette allégation et se plaint de la brutalité de son garçon à l’égard de ses chevaux. Il a dû le congédier à ce sujet.
Paillardon a été condamné à 16 francs d’amende et son patron a été déclaré civilement responsable.

Vol d’outils
Un carrier demeurant au village des Hôpitaux, en Erquy, le sieur Le Dolédec, ayant travaillé à la carrière du Val, en Plurien, y avait laissé ses outils : deux masses en fer, d’une valeur de 30 francs. Lorsqu’il revint pour continuer son travail, les masses avaient disparu.
Aimé B., journalier à La Basse Caillibotière, en Plurien, avait jugé bon de les ramasser et de partager avec son camarade, Eugène Le C., carrier à La Fonderie. B. ayant commis l’imprudence de faire réparer une de ces masses chez M. Dutemple, forgeron et conseiller municipal à Erquy, se fit pincer et Le Dolédec porta plainte.
B. et Le C. ont été poursuivis pour vol devant le Tribunal correctionnel de Saint-Brieuc.
La culpabilité de Le C. n’étant pas bien établie, il a été acquitté, mais B. a été condamné à un mois de prison avec le bénéfice de la loi Bérenger.

N° 12– dimanche 22 mars 1903
Arrestation d’un conseiller municipal – Outrages envers la gendarmerie
Passant devant l’auberge tenue à Erquy par les demoiselles Lhotellier, le maréchal des logis Ambroise s’entendit appeler par un individu en état d’ivresse qui l’invitait à prendre une consommation. Sur le refus du maréchal des logis, cet individu, qui n’était autre que le sieur Emile R., 44 ans, cultivateur et conseiller municipal, l’injuria.
Mis aussitôt en état d’arrestation, R. entra dans une violent colère et opposa une vive résistance aux gendarmes qui durent lui passer les menottes.
Conduit au Parquet à Saint-Brieuc, R., dégrisé, manifesta son repentir et fut remis en liberté.
R. a comparu à l’audience de jeudi dernier, au Tribunal correctionnel de Saint-Brieuc et a été condamné à 16 francs d’amende avec le bénéfice de la loi Bérenger.

N° 13 – dimanche 29 mars 1903
Erquy
C’est par erreur que, dans notre dernier numéro, nous avons indiqué le sieur Emile R., condamné pour outrages envers la gendarmerie, comme faisant partie du Conseil municipal d’Erquy. Nous savons maintenant que cet individu ne fait pas partie de cette digne assemblée.

N° 15 – dimanche 12 avril 1903
Vol de choux
La veuve Balan, cultivatrice au hameau de la Guégoude, ayant eu besoin de couper un chou dans son champ, constatait, mardi de la semaine dernière, qu’une grande quantité de choux avait été arrachés.
Ces légumes auraient été retrouvés au domicile d’une voisine, la femme G. qui aura à répondre de ce larcin.

N° 16 – dimanche 19 avril 1903
Chambre de Commerce
Port d’Erquy – Lecture est donnée d’une dépêche ministérielle prescrivant une nouvelle enquête sur le projet de conversion de l’emprunt.

N° 18 – dimanche 3 mai 1903
Une voleuse de choux
Le 31 mars dernier, la veuve Balan, du hameau du Guégoude, en Erquy, constatait que de nombreux choux lui avaient été soustraits dans son champ. Ses soupçons se portèrent avec raison sur sa voisine, la femme G. qui nourrit, paraît-il, ses bestiaux avec les récoltes d’autrui.
Plainte ayant été portée, les gendarmes firent une enquête et retrouvèrent les choux chez la femme G.
Cette femme qui ne jouit pas d’une bonne réputation, nia le fait effrontément.
Elle est revenue à de meilleurs sentiments et a avoué sa faute, à l’audience du Tribunal correctionnel, jeudi dernier.
Le Tribunal, tenant compte de son repentir, ne lui a infligé que 48 heures de prison avec le bénéfice de la loi Bérenger.

N° 19 – dimanche 10 mai 1903
Classement en 1903 des Chevaux, Juments, Mulets et Mules susceptibles d’être requis en cas de mobilisation de l’Armée.
Itinéraire de la commission pour la région :
… ; Erquy : 4 juin, 1 heure, place de la Mairie.

N° 22 – dimanche 31 mai 1903
Un portail qui disparaît
Mlle Bourgault, commerçante à Erquy, avait fait placer, il y a quelques jours, un portail ayant plus de deux mètres de haut, pour clôturer un jardin au ‘Goulet’, en Erquy.
Jeudi, l’un des côtés de ce portail a disparu. Après bien des recherches, il a été retrouvé dans une propriété appartenant à Mlle Rouget, où il avait été jeté par-dessus un mur élevé d’au moins 1,50 mètre.
Cet acte de méchanceté, que l’on ne s’explique guère, a dû être accompli par plusieurs personnes, car le portail est très pesant.

N° 24 – dimanche 14 juin 1903
Une alerte
A l’occasion de la première communion d’un de ses enfants, M. Joseph Lefebvre, carrier au Gault, en Erquy, avait invité à dîner son voisin, Louis Boullau. Au cours du repas, un feu de cheminée se déclara et Boullau réussit à l’éteindre en montant sur la toiture.
Dans l’après-midi, le bruit se répandit à Erquy que le feu s’était de nouveau déclaré chez Lefebvre. Ce dernier, qui se trouvait au bourg, se rendit en toute hâte à son domicile. La toiture en chaume avait, en effet, commencé à flamber, mais grâce au dévouement de Boullau, qui ‘avait pas hésité à arracher le chaume en feu, l’incendie avait été enrayé.
Sans l’intelligente intervention de M. Boullau, la maison occupée par Lefebvre, eût été certainement brûlée et, comme le vent soufflait avec violence, il y avait à craindre pour le hameau tout entier.
La maison appartient à Mme Guinard, commerçante au bourg d’Erquy.
Le préjudice causée au propriétaire et au locataire, tous deux assurés, d’ailleurs, est de peu d’importance.

N° 25 – dimanche 21 juin 1903
Le déluge !
Nous subissons depuis quelques temps une série de pluies diluviennes qui menacent de compromettre les récoltes et qui ont occasionné des dégâts dans diverses propriétés. Ca tombe ! ça tombe ! que c’en est une bénédiction !
Mais quelqu’un qui n’est pas content, c’est Joseph Loncle, maçon, du fief Pilange, en Erquy, en rentrant chez lui, samedi, il constata avec stupéfaction que son habitation était transformée en lac au milieu duquel toute une flottille de sabots donnait l’aspect d’une baie en miniature, un jour de régates.
Le lac était alimenté par une chute d’eau formant cascade qui s’était frayé un passage par un trou du mur, derrière son lit.
Loncle crut d’abord à une malice de son voisin et alla même conter son aventure aux gendarmes. Il fut obligé lui-même de convenir que ce pauvre voisin avait eu lui-même son écurie inondée de la même manière.
Tout le mal provenait d’un canal maladroitement bouché.
Loncle est d’ailleurs complètement rassuré, une colombe lui ayant depuis rapporté un rameau d’olivier vert .

N° 29 – dimanche 19 juillet 1903
Incendie au bourg – Préjudice 11.000 francs
Le 8 juillet dernier, Mme Corouge, débitante, sur le quai, à Erquy, montait dans son grenier, tard dans la soirée, pour chercher du bois. Elle était accompagnée par son petit garçon, Emile, âgé de six ans, qui tenait à la main une lampe à pétrole. Une branche de fagot, que tenait à la main Mme Corouge, renversa la lampe du petit Emile. La lampe se brisa et aussitôt le grenier fut tout en flammes, car un tas de paille qui se trouvait à proximité prit feu.
Les efforts de la bonne et de M. Richard, pensionnaire de la maison, ne purent réussir à enrayer l’incendie.
L’eau manquait car la mer était basse.
Les voisins, accourus, tentèrent de sauver le mobilier, dont une grande partie, précipité par la fenêtre, se brisa sur le sol.
Une personne indélicate a dû profiter du désarroi pour s’approprier deux billets de cents francs, glissés entre deux draps de lit. L’enveloppe de ces billets a seule été retrouvée.
Les secours, intelligemment dirigés, ont permis de protéger les immeubles voisins, mais un grenier à grain, appartenant à M. Laurent Renault, propriétaire de la maison occupée par les époux Corouge, a été détruit. Il contenait pour de 3.800 francs de blé qui n’est plus vendable.
Le préjudice causé à M . Renault, dépasse 9.000 francs et est couvert par la « Métropole ».
Les pertes subies par les époux Corouge sont de 2.000 francs environ. Ils sont assurés à la « Mutuelle du Mans ».
Au premier cri d’alarme, M. Richard monta au grenier, muni de couvertures pour étouffer le feu, mais la porte du grenier se referma sur lui et il faillit être asphyxié.
M. Richard a eu lui-même toute sa garde-robe brûlée.
MM. Joseph Hion , carrier, et Jean-Baptiste Kergoët se sont particulièrement distingués en sauvant le plus possible d’objets mobiliers.

N° 30 – dimanche 26 juillet 1903
Péri en mer
Le 31 octobre 1901, le trois-mâts Biantais se trouvait en vue des feux d’Ouessant, à 7 heures du soir, lorsque Talbourdet Désiré, matelot, époux de Marie-Louise Lamandé, domicilié d’Erquy, tomba du beaupré.
La nuit étant très sombre et la mer houleuse, l’équipage ne put se porter au secours du naufragé.
Le tribunal civil de Saint-Brieuc a constaté judiciairement, jeudi dernier, le décès de ce marin.

N° 31 – dimanche 2 août 1903
Commencement d’incendie
Samedi dernier, un commencement d’incendie s’est déclaré, à six heures du soir, au domicile de Pierre Leguen, carrier. Ce dernier était occupé à travailler au chantier, près du sémaphore lorsqu’il entendit crier au feu. A son arrivée, un lit, une montre et des effets étaient détruits et le plancher commençait à flamber. Aidé de plusieurs ouvriers carriers, Leguen a pu enrayer l’incendie qui menaçait de détruire complètement la maison.
Dans la journée, une voisine avait fait la lessive et un grand feu d’ajoncs avait été allumé dans le foyer. Les pertes du locataire, évaluées 300 francs, sont couvertes par la « Mutuelle du Mans ».
Les dégâts occasionnés à la maison qui est la propriété de la « Société des Carrières de l’Ouest » sont de peu d’importance.

N° 32 – dimanche 9 août 1903
Fêtes de Pléneuf – Plage du Val-André
Le dimanche 23 août, à deux heures et demie, Courses de chevaux.
1ère course (pour chevaux de trait). – 1er prix 50 francs ; 2ème prix 25 francs ; 3ème prix 15 francs.
2ème course (pour chevaux de croisement). – 1er prix 50 francs ; 2ème prix 25 francs ; 3ème prix 15 francs.
Courses d’ânes.
A 4 heures place des Fêtes. – Tourniquet, mât de cocagne, courses en sacs et jeux divers. Danses publiques avec le concours de la fanfare de Pléneuf. Pendant le bal, il sera fait une quête au profit des familles des victimes de la mer en 1903.
A 8 heures et demie. – Grande fête de nuit : Illuminations, Bal, Feu d’artifice, Retraite aux flambeaux.
Règlement des courses de chevaux :
Seront seuls admis à prendre part aux courses, les chevaux nés et élevés dans le canton de Pléneuf et appartenant à des cultivateurs y résidant depuis six mois au moins ; ils devront être montés par le propriétaire ou son domestique.
Les propriétaires désirant faire courir des chevaux devront en faire la déclaration à la mairie de Pléneuf et payer un droit d’entrée qui est fixé à 5 francs par cheval. Le registre des déclarations sera clos dimanche 23 août, à midi.

Erquy – Les Fêtes
Les fêtes d’Erquy auront lieu le 16 août.

Train de plaisir
A l’occasion des fêtes de l’Assomption la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest organise un train de plaisir de Paris à Brest. Ce train desservira toutes les stations intermédiaires des Côtes du Nord et du Finistère, ainsi que les divers embranchements situés sur la ligne.
Le départ aura lieu de la gare de Paris-Montparnasse, le jeudi 13 août, à 6 heures 5 du soir. Arrivée à Lamballe vers 4 h 37 le lendemain matin.
Le retour s’effectuera du 16 au 24 août inclusivement, au gré des voyageurs.
Départ de Lamballe à 11 heures 17 du matin. Arrivée à Paris-Montparnasse vers 2 heures 50 le lendemain matin.
Le prix des billets d’aller et retour de Paris à Lamballe est de 23 francs en seconde classe et de 18 francs en troisième classe.

N°33 – dimanche 23 août 1903
Vol audacieux
Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, une voiture remisée sur la place de l’Eglise à Erquy, appartenant à Mme Pujo, marchandes de chaussures, originaire de Lourdes, a été dévalisée par des malfaiteurs, qui après avoir coupé à coups de couteaux les toiles qui fermaient la voiture, se sont emparés de nombreuses paires de chaussures, d’une blouse et d’un petit sac de satin rouge, renfermant de la dentelle et des mouchoirs.

N° 35 – dimanche 30 août 1903
Exploits de nomades
Voleurs, pillards, menteurs, les nomades qui sont la plaie de nos routes bretonnes, se présentant dans les fermes arrogants et la menace à la bouche, parfois accompagnés d’ours ou autres animaux à l’aspect plus ou moins accueillants, deviennent de plus en plus insupportables.
Toujours en bandes, ils terrorisent les habitants et bien que les plaintes pleuvent de tous les côtés, on ne fait rien pour en débarrasser le pays. Bien au contraire (c’est pourtant à ne pas y croire) certains de ces individus circulent dans le département des Côtes-du-Nord avec des autorisations régulières que les autorités administratives ont eu la faiblesse de leur donner.
Depuis quelques temps surtout, les nomades semblent avoir une recrudescence d’audace :
Dimanche dernier, deux roulottiers dont la mine indiquait suffisamment l’emploi, appartenant à une troupe voyageant avec quatre ou cinq voitures, se présentaient chez Mlle Guinard, commerçante au bourg d’Erquy et demandaient à choisir une paire de chaussures. Pendant que l’un d’eux faisait son choix, le deuxième compère détournait l’attention de la marchande ; l’acheteur prétendit n’avoir pas trouvé ce qui lui convenait et les deux hommes quittèrent le magasin. A peine avaient-ils tourné les talons que Mlle Guinard constatait la disparition d’une paire de pantoufles.
Plainte a été portée à la gendarmerie, mais les voleurs sont demeurés introuvables.
Qui donc nous débarrassera de ces parasites ?

A coups de bouteille
Louis Le C., violent et brutal, ne cesse de s’enivrer. Lorsqu’il est sous l’empire de l’ivresse, c’est-à-dire journellement, il frappe sa femme et ses enfants avec une telle violence que ses voisins, scandalisés, se sont décidés à faire connaître les faits à l’autorité.
Deux fois déjà, Le C. a été condamné pour avoir maltraité sa femme Il y a quelques jours, sans motifs, il a frappé cette dernière à coups de bouteille. Cette pauvre femme, qui se trouve presque sans ressources, subvient seule aux besoins de sa famille et se trouve pourtant encore sur le point d’être mère.

N° 37 – dimanche 13 septembre 1903
Comice Agricole du Canton
La réunion du Comice agricole du canton de Pléneuf a eu lieu le mardi 8 septembre. Cette réunion, à laquelle assistaient beaucoup de cultivateurs, a été surtout remarquables par les beaux produits présentés en chevaux. Les éleveurs de Plurien et d’Erquy ont montré, comme les années précédentes, qu’ils étaient dignes de leur ancienne réputation.
Les épreuves du Comice se sont terminées par un concours de charrues qui a été très réussi. Il faut cependant regretter que les Brabants ne s’introduisent pas plus rapidement dans le matériel agricole des cultivateurs du canton de Pléneuf. …/…

Jambe brisée
Il y a quelques jours, Ange Lecoufflard, des Hôpitaux en Erquy, journalier chez M. François Dutemple, était occupé à monter un sac de blé dans le grenier. Par suite d’un faux pas, Lecoufflard tomba dans l’escalier et se fractura la jambe droite au-dessus de la cheville.
Lecoufflard a été aussitôt transporté chez lui où M. le docteur Dayot lui a prodigué ses soins.
M. Dutemple ayant pris la précaution d’assurer ses ouvriers, le blessé recevra une juste indemnité.

Avant l’ouverture
François H., âgé de 16 ans, surpris le 30 août dernier, par les gendarmes de Pléneuf, chassant avec deux chiens courants, au village des Hôpitaux, a été condamné, jeudi, par le Tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, à 50 francs d’amende, avec le bénéfice de la loi Bérenger.

A coups de bouteille
Louis Le C., du hameau du Gaut en Erquy, qui a l’habitude de battre sa femme comme plâtre et qui tout dernièrement lui avait asséné un coup de bouteille sur la tête, a comparu jeudi dernier devant le Tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, qui l’a gratifié de deux mois de prison.
La pauvre femme Le C., qui est malade, n’a pu se présenter à l’audience.

N° 40 – dimanche 4 octobre 1903
Comice Agricole de Lamballe (Concours du 1er octobre 1903)
Contrairement à ce qui s’était passé les années précédentes, où un petit nombre de cultivateurs avaient pris part au Comice, nous avons vu cette année un grand nombre d’exposants venir prendre part au Concours. …/…
Lorsque les lauréats eurent reçus le montant de leur prix, les membres du Comice se sont rendus à l’Hôtel de l’Ouest où M. Commaut leur a servi un très bon repas dont voici le menu :
Potage au Pain
Pot-au-Feu
Andouille à la Purée
Mouton à la Jardinière
Canards aux Petits Pois
Gigot d’agneau
Poulet Rôti
Salade
Entremets
Pain au Riz
Vin et Café
Les convives étaient si nombreux cette année qu’ils se trouvaient un peu à l’étroit dans la salle à manger, qui est cependant fort grande, mais la gaieté qui a régné pendant tout le repas a fait oublier ce petit inconvénient.
…/…

Banquet de la Société de Saint-Fiacre (dimanche 27 septembre)
Le banquet de la Société de Saint-Fiacre a eu lieu comme les années précédentes au café Leglin.
La table, décorée de fleurs avec beaucoup de goût, était digne d’un banquet de jardiniers. M. Leglin qui fut un des premiers membres honoraires de la société a tenu a satisfaire les sociétaires et leur a servi le menu suivant :
Potage au Pain
Entrées
Langue de bœuf sauce madère
Andouilles à la Purée
Gigot braisé aux haricots verts
Roti
Poulet, salade de saison
Entremets
Crème renversée au Kirsch
Desserts variés
Café, Vin – Liqueur Bénédictine
…/…

N° 41 – dimanche 11 octobre 1903
Un homme violent
Il y a quelques jours, le sieur Lefebvre Joseph, carrier à Erquy, venait de reprendre son travail dans son chantier à Tu-es-Roc, lorsque survint tout à coup un individu, très connu pour sa violence, et récemment condamné pour avoir frappé une femme. Après avoir reproché à Lefebvre d’avoir témoigné dans son affaire, cet individu, arrivé au paroxysme de la colère, s’empara d’un gros bâton et en frappa si violemment Lefebvre que ce dernier a dû interrompre son travail.

N° 42 – dimanche 18 octobre 1903
Chambre de Commerce
Communication est donnée de M. le Ministre du Commerce, concernant le projet d’emprunt de 18.170,26 francs, à contracter pour ce port, et faisant connaître qu’un projet de décret autorisant cet emprunt va être soumis au Conseil d’Etat.

N° 46 – dimanche 15 novembre 1903
Lamballe – Mariage de M. Duval et Mlle Hamonic
Mardi dernier a été célébré en l’église Saint-Jean de Lamballe le mariage de Mlle R. Hamonic, avec M. G. Duval.
Les témoins de Mlle Hamonic étaient M. J. Beglin, de Plancoët, et M. G. Hamonic, oncle et frère de la mariée, et les témoins de M. Georges Duval étaient M. Violet, grand agriculteur du département de l’Orne, et le Docteur Vulpian.
La bénédiction nuptiale a été donnée par M. l’abbé Robert, docteur en théologie, parent de la jeune femme, …/…
A l’issue de la bénédiction nuptiale les mariés et leurs invités se sont rendus à l’Hôtel de France, si bien dirigé par Mme Lacroix, où le repas suivant a été servi :
Potage Velouté
Hors-d’œuvre
Petites Barquettes Tivoli
Relevé
Saumon Sauce Nantua

Entrées

Filet de Bœuf Prince de Galles
Salmis de Perdreaux à la Lucullus
Timbale Algérienne
Rôti
Dindonneaux Truffés
Légumes
Petit Pois à la Parisienne
Cèpes Bordelais
Pièces Froides
Langoustes à la Moscovite
Galantine de Volailles aux Pistaches
Entremets
Bombes Glacées
Nougat Croquante de Fruits
Desserts variés
Vins : Madère, Porto, Valet, Barsac,
Fronsac, Haut-Sauternes, Saint-Emilion, Neac
Pomard, Pomerol, Moulin-à-Vent, Thorins,
Champagne : Möet et Chandon, Montebello

Fête de la Saint-Simon
La fête des tanneurs a eu lieu le lundi 9 novembre.
Comme d’ordinaire, une grand’messe a été célébrée pour la Société dans l’Eglise de Saint-Jean, et suivant l’usage un grand nombre d’ouvriers tanneurs assistaient à cette messe. …/…
A midi, les membres de la Société de Saint-Simon se sont rendus à l’hôtel Commaut, où a eu lieu le banquet qui, comme les années précédentes a été plein d’entrain et de cordialité. M. Ruellan qui s’occupe avec tant de dévouement des intérêts de la société de Saint-Simon, présidait cette fête de famille.
M. Commaut a servi un repas qui comme d’ordinaire, a donné toutes satisfactions aux convives.
Voici quel en était le menu :
Potage au Pain
Pot-au-feu
Andouille à la Purée
Gigot à la Jardinière
Civet de Lièvre
Dinde Farcie
Salade
Pain au Riz
Café, Vins et Liqueurs
Au dessert, de nombreux chants et monologues ont terminé la fête et tout le monde s’est retiré, enchanté de la journée.

N° 47 – dimanche 22 novembre 1903
Paiement des travaux exécutés au port
Nous apprenons que le Conseil d’Etat vient d’être saisi par le Ministre du Commerce d’un projet de décret, ayant pour but d’autoriser la Chambre de commerce de Saint-Brieuc, à contracter l’emprunt de 18.000 francs, afin de pouvoir rembourser ce qui reste encore dû sur l’emprunt de 20.000 francs autorisé en 1895 pour les travaux du port d’Erquy.
Par le même projet de décret, le Ministre du Commerce émet un avis favorable pour la modification des prix de péages, dont les produits doivent être affectés comme garantie de l’emprunt.

N° 48 – dimanche 29 novembre 1903
Allumez vos lanternes ! Avalanche de procès-verbaux
Ces jours derniers, de nombreux procès-verbaux ont été dressés de Plurien, de Moncontour, etc. pour défaut d’éclairage de leurs voitures.
On ne peut qu’applaudir à ces actes de vigilance de la part de la gendarmerie, car l’insouciance de certains charretiers est par trop grande.
De nombreux accidents seraient pourtant évités si toutes les voitures qui circulent sur les routes la nuit, étaient munies de lanternes allumées.

Société Mutuelle de Retraites
Une section de la Société mutuelle de retraites « les Prévoyants de l’Avenir » vient de se fonder à Erquy. Un bureau provisoire a été nommé par l’assemblée générale tenue dimanche dernier. Ce bureau est ainsi composé : Président, M. Meslin ; Secrétaire, M. Guesnier ; Trésorier, M. Pinçon ; Comptable, M. Le Mignon.
Les recettes auront lieu les 1er dimanche de chaque mois, de 10 h du matin, à 3 h de l’après-midi, à l’hôtel Le Doré.

N° 49 – dimanche 6 décembre 1903
Dahouët – Délit maritime
M. Hippolyte G., de Dahouët, patron du bateau Pauline, surpris par le gendarme au moment où il pêchait au chalut, dans la baie du Val-André, hors des limites fixées, s’est vu dresser procès-verbal, et traduit devant le tribunal de police correctionnelle de Saint-Brieuc a été condamné jeudi à 1 franc d’amende.
M. G. croyait être dans son droit, car journellement des pêcheurs de Saint-Malo viennent chaluter dans les mêmes parages.
Nous croyons être utiles aux pêcheurs en leur indiquant les limites exactes qui sont les suivantes :
Le Sémaphore d’Erquy, vu entre la Jaune et le Verdelet ; la pointe de la pâture vue entre le Verdelet et la Jaune.
La pêche ne peut être pratiquée en dedans de ces limites sous peines de poursuites.

N° 50 – dimanche 13 décembre 1903
Arrestation d’une ivrognesse
Lundi, une femme, Marie Louise C., originaire de Saint-Fiacre, se disant marchande ambulante, âgée de 58 ans, depuis longtemps recherchée, a été trouvée couchée dans une étable, au village de La Couture. Cette femme, déjà 40 fois condamnée est une incorrigible ivrognesse ; le 7 février dernier, elle avait été relevée ivre morte rue du Bourg-Hurel, à Lamballe, et condamnée pour ivresse en récidive, par le Tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, à 2 mois de prison, mais par défaut.
Marie Louise C. a fait opposition au jugement qui a été maintenu.

N° 51 – dimanche 20 décembre 1903
Clôture de la chasse à la perdrix et au lièvre en 1904
La chasse à la perdrix et la chasse à tir du lièvre seront closes dans toute l’étendue du département, le dimanche 3 janvier 1904, à la chute du jour.
Le transport, la mise en vente et la vente du gibier tué avant la clôture de la chasse seront tolérés jusqu’au surlendemain du jour de la clôture, à midi.
Toute contravention aux dispositions de cet arrêté sera constatée par MM. les Maires, Adjoints, les Commissaires de Police, la Gendarmerie, les gardes champêtres et forestiers, et , en ce qui les concerne, les employés des douanes, des Contributions indirectes et des octrois, pour être poursuivie conformément à la loi.

Contributeur : Jean-Michel Mori

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