Historique du Syndicat d’Initiative et de l’Office du Tourisme d’Erquy (I)

(d’après les registres de l’Office du Tourisme)

Le 23 novembre 1908, une réunion a lieu pour la création d’un Syndicat d’initiative à Erquy-les-Bains et de son premier bureau. M. Giraut, directeur des Carrières de l’Ouest, est le premier Président , M. René Dayot, vice-président ; M. Ludot, secrétaire et M. Gorvel, trésorier.

Les 53 premiers adhérents sont les suivants :
MM. Le Morvan (maire), Dobet, Blanchet André,Gorvel, De Kerjégu Jules, Charlot, Loncle Paul, Gour François, Piron, Briend Aimé, Gérault Jules, Rouxel Victor (pharmacien) Maillard (hôtel de France), Besnier (villa Saint-Michel), De Langourian Raoul, De Melon (père), De Melon Maurice (fils), Dayot René (docteur), Loncle Charles, Pasturel Joseph, Lucas Joseph, Ferrand, Connesson Louis, Gaudin, Reynoir, Lanjoy, Chamoussaye, Angol, Lapasset, Gorvel Alphonse, Heleux J.-M., Guivarch, Janvrain, Bouigène, Revel, Froment, La Gouaille, Lhostis, Allain Joseph, Olliveau, Lemoine, De Pontbriand, Guimard joseph, Le Branchu, De Forges Jacques, Heleux Jacques, Durand (buraliste), Lassus, Le Maître, Kervella, Denoual, Juston, Brouard (capitaine du port).

La première question évoquée lors de cette première réunion est la suivante :
« Pourquoi, contrairement aux autres plages voisines, Erquy Plages est elle délaissée ?
Est ce : Un manque d’organisation ?
L’éloignement du chemin de fer ?
Des moyens de communications rudimentaires ?
L’absence de réclames et de publicité ? »

Le Val-André n’a dû sa prospérité qu’aux ‘trains Renard’ ne laissant à Erquy que des services impraticables, quand la panne ne s’en mêlait pas ! Le Val-André n’est peut être pas étranger à cet état de fait !!!
Erquy en plus n’ayant que peu souscrit d’actions auprès de l’administration des ‘trains Renard’, sommes nous moins favorisés ? »

Il faut laisser de côté les querelles politiques et nous rapprocher pour nous unir dans l’intérêt général et l’avenir d’Erquy. Les baigneurs afflueront, amenant avec eux un peu de progrès et la « bonne galette ».

Le 5 décembre 1908, le comité se réunit et évoque ses premiers vœux :
Le nettoyage des endroits malpropres près de la grève,
La publicité,
Demander au Conseil Municipal d’interdire la mendicité (proposition de création d’un bureau de bienfaisance qui ferait appel aux sentiments généreux des Dames bienfaitrices!!),
Plantation d’une haie en bordure sur le littoral pour empêcher le sable d’envahir la dune et les chemins.

Le 10 décembre 1908, la création du Syndicat d’initiative d’Erquy Plages, dont le siège social est Villa Nazado, est déclarée à la préfecture et l’insertion au Journal Officiel est faite le 20 décembre 1908.

Le Bureau est ainsi officiellement décrit :
Président, M. Pasturel Joseph, pharmacien,
Vice-Président, M. Dayot René, La Ville Rogon, conseiller municipal,
Trésorier, M. Gorvel Victor, notaire, conseiller municipal,
Secrétaire, M. Rauch Médard, Villa Le Haux, conseiller municipal,
Membres, MM. Loncle de Forville Paul, adjoint au maire ; Revel Armand, capitaine au long cours, conseiller municipal ; Gour Francois, exploitant de carrières, Tu es Roc ; Le Branchu, agence de locations d’assurances ; Piron, négociant.

Un garde pour les plages est souhaité (le garde Lemaître est sollicité) et un règlement est à élaborer pour une police des plages.
Étant donné le défaut d’eau convenable au lavage du linge, le Syndicat d’initiative souhaite obtenir un lavoir couvert.
Le Syndicat d’initiative appelle la population d’Erquy à obtenir un « excès de propreté » d’Erquy. Et souhaite que les travaux de la ligne ferroviaire Saint-Brieuc – Matignon soient commencés dans les plus brefs délais.

Le 10 janvier 1909 a lieu la 3ème réunion du comité au cours de laquelle sont exprimés les vœux suivants :
Interdire tout dépôt à l’endroit des « Ecrites », y prévoir quelques plantations,
Interdire les dunes au pacage et aux saltimbanques,
Interdire tout dépôt de « flêche ou marne » dans les passages les plus fréquentés.

Le 27 février 1909, le Syndicat d’initiative demande à la préfecture l’autorisation du nettoyage de la grève. Il faut interdire tous dépôts sur le domaine maritime.
Demande de nivellement des terrains face à la propriété Rouget.
Demande d’établir en face du café Junaux une haie destinée à délimiter les passages des charrettes allant à la marne et le dépôt de celle-ci.
Demande pour obtenir la suppression des tamaris se trouvant en face de la rue de la Poste.

Le 4 mai 1909, le Syndicat d’initiative émet le vœu d’un escalier en pierres pour améliorer le petit chemin montant au sémaphore. Il faudrait améliorer les petits chemins de la grève passant devant chez M. Gorvel.

Le 22 mai 1909 :
Un poteau et sa pancarte sur le chemin de Lourtouais devra être dressé indiquant la violence du retour de lame et par prudence de ne pas se baigner sur cette plage.
Il faudrait favoriser l’accès au port même à « morte eau ».

Le 21 juillet 1909 :
Une pétition est déposée pour obtenir une variante dans le tracé du chemin de fer départemental.

Le 29 août 1909, a lieu la première assemblée générale avec 63 membres.
Les vœux émis sont les suivants :
Chemin de fer :
Rapprocher la ligne de la côte,
Qu’elle passe au nord du cimetière,
Edifier la gare sur les terrains domaniaux,
Prévoir un raccordement vers le port.
Il faudrait profiter des relations de chacun des membres pour qu’elles interviennent auprès des personnes compétentes !!!!!! Conseillers généraux, ingénieurs, …

Le service de répurgation [ramassage des poubelles et en général service de la propreté sur la commune] est à améliorer.

Le 5 septembre 1909 :
Des démarches sont effectuées pour obtenir un service de car entre Lamballe et Erquy.
Le Syndicat d’initiative demande : l’aménagement du lavoir du « Pussouais », le seul à Erquy à contenir un peu d’eau , l’empierrement du lavoir du bourg, la protection en face du café « Cardin » pour empêcher l’envahissement de la dune par les cultivateurs qui viennent chercher de « la marne » , la fin du dépôt des ordures aux ‘écrites’ !
La création d’un tennis est espérée.

Les souhaits du Syndicat d’initiative sont :
le règlement du problème des lavoirs privés s’écoulant sur la voie publique,
la recherche d’eau potable,
la protection des eaux existantes,
empêcher le déboisement du bois de Coron,
rendre plus accessible les sapinières du Guen.

Le 19 septembre 1909 :
Lors de l’assemblée générale, le Syndicat d’initiative souhaite la recherche d’un endroit pour le stationnement des nomades.
Il faut interdire tout dépôt d’ordures sur la dune.
La mendicité doit être supprimée.

Le 7 octobre 1909 :
Nous signalons l’état de la petite rivière qui, prenant sa source au Val descend vers la mer en passant par divers lavoirs tous à sec (notamment celui appelé le « Doué-Neuf » situé rue Guérinet). Le lit de cette rivière est à sec sur une certaine longueur, comblé à moitié par des broussailles, des herbes sèches et des feuilles mortes. Lorsque l’on a refait récemment le lavoir du Val on l’a établi juste au dessus de l’emplacement des 2 sources de telle manière qu’elles jaillissent à l’intérieur même du lavoir … d’où la crainte de les voir bouchées par de l’eau savonneuse et leur contamination ! (plus les fuites par le dallage non joint par du ciment !)

Le 14 Février 1910 :
Des condoléances sont présentées à M. le Docteur René Dayot pour le deuil qui vient de le frapper en la personne de son père.
M. le Maire d’Erquy, repoussant toute amélioration du ruisseau amenant l’eau aux lavoirs du Pussouais, de Guérinet et du Bourg, le bureau décide de saisir M. le Préfet à ce sujet.

Le 10 juin 1910 :
Au sujet de l’escalier du sémaphore, demande est faite à Mme Pellois pour qu’elle coupe sa haie, et à Mme Dagorne pour qu’elle régale le tas de terre situé dans le haut de l’escalier. L’état défectueux des routes du marais après les averses est signalé !!

Le 30 août 1910 :
Deuxième assemblée générale à la salle de la Mairie.
Le nombre de membres a diminué. Le Syndicat d’initiative attend la participation des commerçants ! La tâche du Syndicat d’initiative est ardue. Nous continuerons sans relâche à faire connaître et aimer notre pays. On note une grande affluence des baigneurs cette année : ‘1.000’ le 15 août.

Presque toutes les villas ont été louées en 1910. Grâce à notre guide, des capitalistes sont venus à Erquy !!!! acquérant des terrains où des villas seront construites. Cela profitera à de nombreux corps de métier. Erquy doit être dotée d’eau potable !! Des études sont faites pour installer des lampes électriques. Des vœux sont émis pour que le Conseil municipal indique un emplacement pour créer la vente de poissons à la criée !
La proposition de créer un « séchoir » au lavoir de Guerinet est émise.

Le 9 mars 1911 :
Le Syndicat d’initiative souhaite maintenir Erquy dans un état de propreté permanent.

Le 24 Avril 1911 :
Le Syndicat d’initiative souhaiterait l’amélioration du chemin conduisant des Hôpitaux à la Fosse-Eyrand par la Moinerie.

Le 25 novembre 1911 :
Il faut améliorer l’entrée du Bourg par la route des Hôpitaux (continuellement encombrée par des attelages et des véhicules automobiles ! Dangereux pour les piétons).
Le 6 Juin 1912 :
Le problème du « prélèvement de sable » sur les grèves est soulevé. Il faut demander au garde-champêtre de surveiller la grève où des vaches sont mises au pâturage et de veiller à ce que les attelages des enleveurs de marne ne gênent pas la circulation ! Le Syndicat d’initiative s’oppose à l’installation de la nouvelle gare bien au-delà de la chapelle Notre-Dame (trop éloignée du centre).

Le 24 juillet 1912 :
L’approvisionnement d’Erquy en eau potable doit être améliorée. Il faut faire interdire de façon absolue l’enlèvement de sable sur les grèves.

(à suivre)

Contributeur : Claude Spindler,C. Fremont et S.Moret.

4 commentaires

  1. Passionnant de voir comment le tourisme a débuté. Au passage, un petit coup de pied dans les tibias du Val André ! Eric

    *Eric Teissier du Cros* *+33 6 79 55 27 55*

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  2. J’aime beaucoup vos photos et commentaires . Toujours très intéressants . Nous apprenons pleins de choses sur le passer d’Erquy et ses environs . Merci à vous tous . A bientôt 🙂

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  3. C’est amusant d’entendre parler de la villa nazado, c’est toute mon enfance passée au bord de la mer… Merci pour cette plongée dans le passé

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