Une quinzaine d’enfants à Erquy
Sur l’initiative de M. Gérault, directeur de la société des Carrières, quinze enfants, victimes de l’inondation ont été recueillis à Erquy.
Les petits inondés, 11 garçons et 4 filles âgés de 8 à 12 ans, ont été conduits à Lamballe par M. Groud, instituteur à Alfortville.
Ils ont été immédiatement dirigés sur Erquy et dès leur arrivée, répartis chez des personnes charitables qui voulaient se charger de les nourrir et les tirer de la misère pendant la période de désolation qui va suivre les inondations de Paris et de la banlieue.
Ceux qui ont recueilli les pauvres petits sont la plupart des humbles, ouvriers, pêcheurs ou veuves de pêcheurs.
Les enfants sont arrivés dans le dénuement le plus complet, n’ayant que les vêtements qu’ils portaient sur eux et quels vêtements ! Ils n’ont pas de linge, les fillettes n’ont pas de coiffures. Quelques uns sont chaussés de sandales percées et n’ont pas de bas.
Une souscription a été organisée en leur faveur. Le produit d’une collecte faite à Binic, cinquante francs, a été adressée à M. Gérault qui l’a consacrée à des achats de vêtements.
M. Gérault et M. Belin, instituteur, font appel à la générosité de tous pour venir en aide aux petits inondés.
Dans son assemblée générale du 6 février 1910, l’Union Société de Secours Mutuels a voté à l’unanimité l’envoi de vingt-cinq francs aux victimes des inondations de Paris et de sa banlieue.
M. Gérault, qui s’était chargé de recueillir à Erquy plusieurs enfants de famille sinistrées d’Alfortville, a reçu du Maire de cette localité la lettre suivante en date du 25 février 1910 :
« Le Maire d’Alfortville me charge d’être son interprète ému pour vous témoigner toute la reconnaissance de la municipalité et de la population pour l’offre généreuse dont nos chers enfants ont été l’objet de votre part.
« Vous comprendrez aisément, Monsieur combien il m’est doux de m’acquitter de cette mission en me rappelant l’accueil du 6 février dernier.
« Veuillez donc, je vous prie, Monsieur croire à toute ma reconnaissance, ainsi qu’à celle des parents dont vous avez recueilli les enfants.
« Je vous prie, en même temps, d’en faire part aux personnes généreuses qui vous ont secondé dans cette noble tâche.
Signé : pour le Maire, L. Grand
Une contribution de C Frémont