A propos du Sémaphore

Les délibérations du conseil Municipal nous apprennent beaucoup de choses sur les servitudes qui encadrent l’urbanisme autour de cette construction d’utilité publique …
Dimanche 14 juin 1914 (Jean DOBET, maire)
 Mr le Maire donne connaissance au Conseil municipal qu’en vertu de différentes lois ou décrets, aucune construction un peu élevée n’est autorisée sur la plus grande partie de la lande de garenne s’étendant au nord à l’est et à l’ouest du Sémaphore.
Or tous ces terrains qui jusqu’à ces derniers temps n’avaient qu’une valeur à peu près nulle en tout cas infime tendent de jour en jour à en acquérir davantage ; diverses acquisitions ont été faites par des amateurs à des prix inconnus jusqu’à ce jour Semaphore_1_jmmet même inespérés ; cette plus-value ne fera que s’accroître lorsque plusieurs villas auront été édifiées.
D’une part il est inadmissible qu’une pareille étendue de terrains (au moins une centaine d’hectares) soit pour ainsi dire immobilisée à jamais et que leurs propriétaires soient ainsi privés de la libre disposition de leurs biens.
D’autre part si ces terrains qui pour la plus grande partie sont actuellement d’un revenu nul et par suite n’acquittent que des impôts insignifiants étaient construits comme plusieurs particuliers se proposent de le faire. Ces constructions amèneraient une amélioration notable dans les ressources de la commune dont la situation budgétaire est loin d’être brillante et conséquemment beaucoup de travaux communaux utiles et même indispensables pourraient être mis à exécution ; de leur côté le département et l’Etat eux-mêmes y trouveraient leur compte.
Il y aurait donc lieu de faciliter les constructions en question et pour y arriver de modifier la situation qui résulte de la servitude créée par le poste sémaphorique.
Deux solutions se présentent : on pourrait soit déplacer le sémaphore et le réédifier sur un point extrême de la côte où il ne serait gêné en rien par les constructions futures ou bien (et ce serait moins coûteux) surélever comme cela s’est déjà fait en divers endroits le poste d’observation.
Cette communication faite par M. le Maire, le Conseil municipal est d’avis à l’unanimité de demander à l’Administration compétente soit le déplacement soit la surélévation du poste sémaphorique et prie M. le Maire de faire toute diligence nécessaire pour arriver à une première solution.
Dimanche 16 août 1914 (Jean DOBET, maire)
 Mr le Maire donne lecture au Conseil municipal d’une lettre de Mr le Colonel BONNEFOY, Commandant le 71ème Régiment d’Infanterie concernant l’alimentation des hommes du poste du Sémaphore d’Erquy.
Mr le Maire propose de voter la fourniture des vivres pendant trois mois aux hommes du Sémaphore à raison de 1.200 francs [3.998,57 € 2013] par mois, soit 3.600 francs [11.995,70 € 2013] qui seront à prélever sur le prix de vente du terrain de l’Ourtoy. Ce vote est accepté à l’unanimité.
Quelques années plus tard, le sujet de l’urbanisation des terrains est toujours en cours …
Dimanche 11 juillet 1926
 Reprenant la délibération du Conseil municipal en date du 14 juin 1914, M. le Maire rappelle qu’en vertu des différentes lois ou décrets, aucune construction n’est toujours pas tolérée sur la plus grande partie de la lande de garenne s’étendant au nord à l’est et à l’ouest du Sémaphore.
Sur la base du texte de la délibération de 1914 avec les mêmes solutions, M. le Maire est prié de faire diligence auprès de l’administration compétente afin d’arriver à une prompte solution.
 Comme prolongement à la délibération du 11 juillet 1926 relative au sémaphore, le Conseil municipal, après entente avec les propriétaires d’une grande partie des terrains actuellement frappés de servitude propose :
Semaphore_3_jmm1° – la surélévation du poste sémaphorique,
2° – dans le cas où cette surélévation ne serait pas jugée suffisante, le déplacement du sémaphore entier et sa réédification vers l’extrémité de la pointe d’Erquy, lieu-dit « la tanière à la louve » sur le bord de la côte, face à la pointe des Châtelets.
Si l’une ou l’autre de ces solutions obtient l’assentiment de l’administration compétente, la commune prend l’engagement après entente avec lesdits propriétaires, au cas où ceux-ci useraient de la faculté sollicitée (surélévation ou déplacement) de favoriser autant que possible les efforts de ceux-ci pour arriver à une prompte solution et ce dans le but de libérer tous les terrains frappés de la servitude « non aedificandi » et de leur restituer leur valeur vénale.
Dans le cas de déplacement, la commune ne voit aucun inconvénient à ce que les bâtiments actuels deviennent la propriété de ceux qui auront assumé les frais de reconstruction en un autre point dont ils auront fourni gratuitement tout le terrain nécessaire.
Toutefois, demeure bien entendu que vu l’état précaire de ses finances, la commune ne peut en aucun cas prendre à sa charge les frais nécessaires soit à la surélévation soit au déplacement.
Aujourd’hui, bien que le sémaphore ait cessé d’être utilisé depuis de nombreuses années, les permis de construire sur cette zone demeurent cependant quasiment impossible mais pour des raisons bien différentes…

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